vendredi 18 juin 2010

Chutes d'Iguazu




Et allez, une nouvelle traversée en bus du continent, cette fois ci dans le sens ouest-est, contribue a rendre mon voyage un peu moins écolo que je ne le voulais au départ... Mais Père Poivre attend à Buenos Aires, et c'est pas en vélo que je vais me farcir en un jour les 3000 km de pampa qui nous séparent. Surtout qu'il y a la cordillère des Andes a traverser, et vue d'ici, elle est sacrément impressionante! La route nous emmène a 4000 mètres d'altitude, dans un superbe paysage de pics acérés et menaçants, qui défilent des heures durant. Je n'ose pas imaginer comment ca sera dans quelques jours, a vélo... Pour sûr le Sylvio va me faire une syncope quand il verra les kilomètres de route en lacets qui l'attendent!

En fait le pauvre petit sera deja fortement marqué par cette première traversée des Andes en bus, comme je le découvrirai 25 heures plus tard en le sortant de la soute . Ces ramapithèques de baggagistes et de douaniers me l'ont bien abimé : certaines pièces sont tordues, les roues sont voilées, avec des rayons cassés... Le mécontentement se transmet rapidement de cycle a cycliste, lorsque je me confronte a la mauvaise foi du personnel de bord, qui ne veut pas me rembourser un peso. Du coup je me défoule sur leur saleté de bus, mais vas donc voiler la roue d'un engin pareil a coups de pieds! En plus a cause d'un retard de 10 minutes je rate le changement à Mendoza, et dois poivroter pendant deux heures avant de trouver un autre bus pour poursuivre le voyage.

Bon, mon ire se dissipe rapidement a Buenos Aires, car j'y retrouve mon pôpa! Trop bien! En plus, comme il est nettement plus prévoyant que moi, il a planifié tout le programme! J'arrive les mains dans les poches, comme d'habitude. Cool!
Nous partons le lendemain en bus (mais la je veille au grain), pour 23 heures de trajet supplémentaires. Pas d'incident majeur sur cette portion, Sylvio ressort en un seul morceau a Puerto Iguacu, au nord de l'Argentine, là ou se trouve la triple frontière avec le Brésil et le Paraguay.

Quel changement par rapport au sud! A tous les niveaux nous sommes dépaysés : Iguacu se trouve dans une région sub-tropicale, l'air y est chaud et humide, la terre est d'un rouge éclatant et la jungle nous entourre! Génial!
Le village, sans être particulièrement beau, est tres agréable : on s'y sent vite comme chez soi. Beaucoup d'habitants sont indiens, Guaranis pour la plupart, et personnelement je les trouve bien plus beaux et sympathiques que ceux rencontrés jusqu'a présent.
Nous nous installons dans un hôtel magnifique, et le changement de standing me fait un peu bizarre. Ça le sera davantage dans quelques jours, lorsque je retrouverai mes petites auberges de jeunesse et ma vieille tente decath' (Nestor mon brave ou êtes vouuuus???)!

Les deux jours suivants, nous partons explorer le parc d'Iguazu, classé au patrimoine mondial de l'unesco. Deux visites distinctes peuvent se faire, de part et d'autre de la frontière, coté Brésilien et coté Argentin, offrant des points de vue différents sur les cataractes.
En Faire une description serait assez futile, et je finirais par me faire mal à la tête en rechercher des mots qui n'existent probablement pas. Sans compter que ça ne rendrait certainement pas hommage à la beauté du lieu, que je considère comme le plus beau qu'il m'ait été donné de voir jusqu'à présent. Rien que ça!
Bon, on peut toujours s'en faire un vague idée en regardant les films Mission, et Indiana Jones 4, mais il manquera toujours les rapports d'echelle et l'immersion dans le décors.
Quelques idées en vrac tout de même, pour que tu n'ais pas lu tout ca pour rien : un mur d'eau de plus de deux kilomètres et demi de long, et 90 mètres de haut; des nuages de bruine qui nous trempent jusqu'aux os en quelques secondes à peine; la moiteur de l'air; la jungle tout autour; le bruit, puissant, de toute cette eau qui ne s'arrête jamais de tomber, perturbé de temps en temps par les cris des perruches; des coatis (sortes de raton laveur) qui se promèment un peu partout à la recherche de nourriture, et un gardien du parc qui les poursuit avec un pistolet à eau pour les faire fuir.
Nous perdons le fil des heures à admirer le salto chico, les deux soeurs, et surtout la (?!?!?!?!?) gorge du diable, tellement (?!?!?!?) qu'on en devient (!?!?!?!?). L'hypnose c'est pas du pipeau, papa et moi on s'est fait avoir.

Le jour d'aprés, papoivre doit déja repartir en France, et je me retrouve de nouveau tout seul (enfin pas tout a fait, il me reste Sylvio et Totoro). Je retournerai quand même voir les chutes une dernière fois, mais surtout je ferais la connaissance d'un type incroyable, Felix (encore un?), un cyclotouriste Péruvien, qui voyage vers l'est pour redécouvrir les chemins qu'utilisaient les anciens lorsqu'ils voulaient rejoindre l'océan atlantique. Intarrissable sur l'histoire et la géographie de son pays, cet "amateur d'origines" est, entre autres, sur la trace d'un animal supposé disparu, que certains indiens d'amazonie auraient décrit avec assez d'exactitude... Quoi qu'il en soit le personnage me plait bien, et il se peut que nous nous retrouvions dans quelques semaines entre l'Argentine et la Bolivie. Affaire à suivre donc.

Voila, je quitterai Iguazu à contrecoeur, mais il reste encore tellement de choses merveilleuses à découvrir, et le temps passe si vite que je me vois obligé d'abandonner mon idée de cabanon perché au dessus de la gorgota del diablo... Je ne peux qu'espérer revenir un jour contempler cette (!?!?!?!?!?) offerte par mère nature.

Officier Totoro, préparez el Sylvio afin que nous puissions mettre les voiles avant l'aube. Nous ferons cap sur le Paraguay et les vestiges des missions jésuites qui s'y trouvent.

8 commentaires:

  1. Oulalalala c'est super beau.... Même si ça doit être plus beau la-bas, les photos donnent qd meme drolement envie.... J'aime pas les insectes, mais dis donc !!! ils sont beaux sur tes photos :p
    En tout cas, y a du challenge !

    Bizzz

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  2. Bien beau tout ça. Un jour peut être, j'arriverais à tirer Fabrice dans un avion et à l'emmener à l'autre bout du monde. C'est pas gagné.
    Dis donc t'es devenu aussi caisse que Monsieur Fort! Attention, tu vas craquer tes t-shirts.

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  3. Ca en jette ces chutes ! Même en photo... On attend la suite maintenant car tu as du retard...
    Bises

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  4. honorable venerable23 juin 2010 à 19:25

    tu aurais du essayer de traverser les chutes a velo en equilibre sur un cable ! ça a été fait au dessus des chutes du niagara!en tout cas c est beau comme là bas!!!

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  5. Ahah, merci Franou, mais je te crois pas : j'ai perdu environ 5 kg pendant le voyage, alors avant de ressembler à monsieur Fort.. Cela dit je met des t.shirts taille fillette pour avoir l'air plus costaud...
    Honorable vénérable, je vais d'abord aller en Bolivie, pour apprendre à faire du funambulisme, comme Virginie. Ensuite je retourne à Iguazu et je fais comme tu dis!

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  6. Coucou el Poivrounet!!!
    Tes photos sont réellement superbes,elles nous font voyager....
    Tes péripéties ainsi que celles del Sylvio et de Tortoro nous font toujours rire.Peut être qu'un jour une bande dessinée les relatant,nous ferons tout autant rigoler, qui sait? Adelante amigo!
    Besos de todos y del pero loco.

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  7. Oups, la faute!!!
    Je rectifie 'nous fera tout autant rigoler'.
    Non mais!!!

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  8. Ouah la faute, et dis donc! Roh! La honte sur 15 générations.

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