dimanche 18 avril 2010

Perito Moreno

Cerro Castillo - El calafate - Glaciar Perito Moreno




Mardi 14 avril : 30 km effectués en fin d'après midi, sur la route empruntée auparavant pour aller jusqu'au parc. Une petite douleur au genou me force à avancer tout doucement. En plus je suis surchargè, avec de quoi manger et boire pour un régiment donc on va pas faire de folies! Mon compteur enregistre mes 1000 premiers kilomètres, chouette alors!




Mercredi 15 avril : 103 km. Au revoir le Chili, Argentine me revoila! Mon passeport est deja plein de tampons de ces deux pays, et ce n'est que le début!
Je vais maintenant suivre la fameuse Routa 40, Une route mythique qui traverse l'Argentine sur toute sa longueur, extrèmement isolée et partiellement en terre. Curieusement, dés que je quitte le territoire Chilien, le paysage devient nettement moins idyllique : je suis de nouveau dans la pampa...
Comme la veille, j'avance tout doucement. Mais en fin d'aprés-midi le vent se met à souffler et, Ô miracle, il est dans mon dos! Je me sens pousser des ailes, je n'ai même plus besoin de pédaler pour faire du 50 km/h, je vooooole! Sur 20 bornes seulement hélas, mais c'est toujours ca de pris. Ensuite la route effectue une perfide rotation de 90 degrés, et c'est tout de suite moins drôle...




Jeudi 16 avril : 68 km effectuês sans efforts, mais sans joie, sur cette vilaine route non asphaltée. Sur certaines portions je roule carrement sur du sable et du gravier non tassés! Une vraie galère. A 14h00, le vent se met subitement à me souffler dans les narines, annoncant que la fin de la journée est proche. En fin d'aprés-midi, alors que je monte la tente, un jeune cycliste Américain me prend en flagrant-délit (flagrant-délire?) alors que je chante à tue-tête une complainte russe connue de moi seul. Alors que la raison devrait le pousser à se méfier d'individus aussi fous, il vient poser son barda juste à coté. On passe la soirée tranquillou, bien loin des tenors de la place rouge et du Bolchoï.




Vendredi 17 avril : 99 kilomètres pour arriver à El Calafate, et je les avallerais ce jour même, aussi vrai que je m'appelle Poivre! Euh...Parrot! Poivrot? Vladimir? Arg je sais plus.. Si seulement papa avait eu le dernier mot et qu'on m'avait baptisé Vercingectorix, ca aurait été si simple!
Quoi qu'il en soit ma décision est prise : je serais ce soir à destination. Pour ce faire je part très tôt, afin de profiter de la matinée théoriquement non venteuse. Thèoriquement, car dehors ca souffle, et pas qu'un peu. Y a du 70 km/h dans l'air les amis, et comme je suis un veinard, je les ai en pleine truffe!
On va donc résumer la journée : pampa monotone, vent de face, 12 km/h de moyenne, une magnifique descente de 10 km complètement gâchée (a cause du vent bien sûr), chaîne de vélo cassée à 10 km de la fin, alors que la nuit est tombée... Une journée de rêve, pendant laquelle je n'arrêtais pas de me répéter que ce fameux glacier à El Calafate a intérêt á être sacrément beau! Et tous ces couillons dans leurs bus qui me font de grand signes d'encouragement... Ils devraient plutot descendre et pousser le vélo avec moi! Alors seulement je considèrerais qu'ils méritent d'aller voir le Perito Moreno!
Juste avant l'incident de la chaîne, je croise Hubert, un cycliste Francais, qui a dû oublier de mettre son réveil ce matin, car il commence tout juste sa journée! Il ira pas loin ce soir... Quoi qu'il en soit il va vers le nord, tout comme moi, avec quelques jours d'avance à peine, donc je vais peut être me faire un compagnon de voyage si j'arrive à le rattraper à El Chalten d'ici quelques jours.
J'arrive finalement à El Calafate, complètement stone, et avec une belle douleur au talon d'achille! Arg! Tendinite? Etrangement le genou de l'autre jambe ne me fait plus mal du tout. Va falloir laisser les pattes refroidir un peu.




Il me faudra 3 jours de repos avant que mon pied ne s'arrête de geindre à chaque pas. 3 jours ennuyeux passés à l'hôtel, sans bouger, et qui ne valent pas la peine d'être racontés, hormis la rencontre avec Fabien, un francais trés sympa en voyage dans la région, parti en éclaireur vers El Chalten, et qui me donnera de précieuses informations pour planifier la suite de mon voyage.
Ce que j'ai vu d'El Calafate fut d'un intérêt trés limité : une ville faite pour les touristes, dont le joli centre ne comporte que restaurants, hôtels et boutiques de rando. Les belles facades de bois ne dégagent rien, elles n'ont pas d'âme : on se croirait à eurodisney. Et la vie y est horriblement cher, les prix dépassant souvent ceux que nous avons en France!




Mardi 20 avril : Enfin le pied est rétabli! Allez, vite, j'en profitte pour aller à la découverte du glacier Perito Moreno, l'un des plus beaux du continent. Comme je n'aurais pas souvent l'occasion de voir un machin pareil, je m'offre le must of the must : une excursion sur glace! Ca coûte bonbon mais tant pis. L'excursion comprend le voyage vers le glacier, qui est a 80km de là. Tant mieux, j'avais pas envie de forcer sur les jambes, surtout qu'aujourd'hui, le temps s'est mis au diapason : il neige. Remarque, ca donnera un nouveau visage à la pampa!
La route longe le lago argentino, superbe dans le paysage blanc, puis débouche sur l'impressionant glacier Perito Moreno, qui couvre l'ensemble de la vallée du haut de ses 30 mètres. Un réseau de passerelles permet de l'admirer sous toutes les coutures, et surtout de trés prés. Le tour opérator prévoit que nous repartions une heure et demi plus tard pour aller prendre le bateau, mais évidemment, je rate le rendez-vous...c'est pas grave, je rejoins à un autre groupe! On prend un bateau qui nous emmène sur les flancs du glacier, sur lequel nous allons crapahuter pendant deux petites heures. On y verra de profondes crevasses, des petits torrents et bassins remplis d'une eau couleur bleu électrique, et la glace bien sûr, qui joue avec la lumière pour refléter toutes les nuances de bleu qui puissent exister. Le sentier que nous suivons est sans arrêt modifié, à cause de l'avancement quotidien de la glace vers le lac. Il progresse à une vitesse de 2 mètres par jours, ce qui est énorme! A son extrémité, il forme une falaise de glace dont des pans entiers se détachent régulièrement, pour tomber dans le lac et former des icebergs. L'avancée du glacier provoque des bruits de tonnerre longuement répercutés, et le bruit du détachement des icebergs est comparable à celui d'un coup de canon. Spectacle en Dolby suround s'il vous plait!

Voila, j'ai vu ce qu'il y avait à voir à El Calafate, je vais donc me diriger maintenant vers El Chalten, pour voir l'autre partie du parc Los Glaciares, c'est á dire le mont Fitz Roy, impressionante formation de granite, de 3500 mètres de haut. C'est à 250 kilomètres de là. On va y aller molo avec le pied, donc rendez vous dans 4-5 jours!

Ciao!

NB : Les photos ont été déplacées dans l'album "Argentine".

16 commentaires:

  1. Tu as les ongles sales mon ami, un peu de classe je vous prie!
    1000 kms parcourus à vélo. Je dis bravo. Sans doute ai-je battu mon record d'heure de sommeil cette semaine moi. Mais ceci n'est guère intéressant. Passons.
    Paysage ennuyeux, vent, douleurs, fatigue, mince rappelle moi pourquoi tu es la bas?
    Et euh... Cowboy?!?!? Te suffit pas d'avoir un chapeau pour prétendre au titre!

    En attente de la suite. Comme toujours.
    Byebye!

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  2. Salut et bravo pour les 1000 km à velo !! Les photos sont magnifiques !! les animaux sont au paradis là-bas !!
    bisous de toute la famille

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  3. Tendinite? bois de l'eau, beaucoup et ça devrait atténuer un peu, le temps de pouvoir te poser un peu. Et la chaine ? tu as une rapide de rechange?
    Allez courage blondin!

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  4. Trés estimé Capitan Sylvio, j'ai pris contact avec le médecin de bord, qui aprés concertations avec certains de ses éminents confrères a opté pour une mise en quarantaine du navire. Je me vois donc forcé de rester à quai, à puerto El Calafate, pour quelques jours. En ce qui concerne la chaîne, c'est un rivet qui a sauté, mais le charpentier, monsieur Pimienta, a pu réparer l'avarie prestement, car il est fort bien équipé. Nous avons même à bord une seconde chaîne (fort lourde...), au cas ou les dégats seraient trop importants pour être réparés.
    Je vous adresse mes plus profonds respects!

    Familia Perez, gracias a vos! Les bestiles sont au paradis oui, enfin du coté Chilien.. Bisous!

    Perlyne.. Je vais laisser la mama te répondre elle même, petite insolente, je suis sûr qu'elle en meurt d'envie! Faut pas se moquer du fils d'une mére pied noir! ;)

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  5. Gaffe au pied de hobbit!!! C'est plus fragile que ça en a l'air...

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  6. honorable venerable20 avril 2010 à 19:53

    mets les voiles : vent t aidera § si vent debout tires des bords! tendinite oublieras !
    proverbe de l' Almannare

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  7. Super photos d'El Calafate sous la neige. Dire qu'une semaine avant, il y avait un soleil printanier ! Tu es en train de faire la course avec le froid qui remonte doucement vers le Nord. Qui va gagner ?

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  8. bon, il faut bien que je mette mon grain de sel moi aussi... je fais l'assistance médicale , c'est déja pas mal. donc, grâce au vinaigre, (et au whisky) ça roule .. et ça pédale dans la neige maintenant ?
    dis nous un peu, le vent, il y en aura jusqu'en Equateur ?
    Photos magnifiques !
    à bientôt petit guanaco

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  9. perly, tu as raison, non seulement il a les ongles un peu sales, mais il a le bas du pantalon pas trés net, tu avais dû remarquer non ?
    c'est tout à fait inconvenant !

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  10. En effet! Mais c'est un garçon et nous ne pouvons pas en exiger trop de lui, malheureusement. Les brins de toilette leurs semblent optionnels.
    Il va nous falloir supporter son attitude incorrect encore de longs mois, je le crains fort.

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  11. la mère de son fils23 avril 2010 à 14:25

    ah! ah! mon fil, mon fils, on tient notre revanche :

    miss Perly a fait sa faute d' orthographe elle aussi !

    un point partout, la balle au centre !

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  12. Oui... mais... non... comment dire... c'est pas une vrai faute... c'est... c'est... euh... juste une étourderie... voila! c'est ça! une étourderie!
    Ah... les mères et leur fils...

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  13. alors ravi de te voir sur ces belles images, je vois que tu profites bien de ton séjour sur ces belles terres.
    gros bisous papy

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  14. Si tu essayais d'attraper un guanaco ou plutôt un nandoi (ces bestioles courrent à toute allure et pourraient de tirer) ? Ainsi tu serais plus vite arrivé pour nous donner des nouvelles.
    Bises

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  15. Ils couurent si vite les guanacos ou les nandous ? ou pas assez vite.... ou bien, tu fais la pose avoir dévoré un puma argentin ?

    A la proxima chico

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  16. Coucou cousin ces pierrot ces cool ce que tu fais mec je suis a fond avec toi aller mec good luck .

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