Le Fitz Roy

Salut cher lecteur/trice, ca gaze? Voila un petit resumé des dernières journées de ton cycliste préféré.




Mercredi 21 avril : Comme d'habitude, j'ai du mal à quitter le confort d'une grande ville et d'un hôtel douillet, pour me lancer vers une nouvelles étape du voyage... On envoie un dernier mail, on fait 3 courses, on traîne, et finalement on se rend compte qu'il est 17h et qu'on est toujours pas prêts. Heureusement, une fois en selle, on n'a plus qu'une envie : avancer et profitter du paysage.
Bon pour ce premier jour, vu l'heure tardive, je ne ferais que 34km avant de planter la tente. Avec le vent de dos ca ne prendra qu'une heure.




Jeudi 22 avril: 64 km. Déja, à 200 km de distance, on peut admirer le Fitz Roy qui s'élève majestueusement au dessus des montagnes environantes. Journée assez tranquille, on pousse pas trop sur les pédales.




Vendredi 23 avril: 54 km. Journée vraiment cool, qui me fait passer le long d'un massif montagneux qui se transforme petit à petit en canyon. Les parois montrent de belles couches stratigraphiques de différentes couleurs, et on croise de temps en temps de drôles de formations rocheuses, faconnées par l'érosion.




Samedi 24 avril: 63 km pour finir l'étape, avec un gros vent de face. La route est désespérement droite et plane, avec la pampa de chaque cote. Mais ne nous plaignons pas : j'ai de belles montagnes devant moi, et de superbes nuages planent dans le ciel. Sur la fin, alors que je ne suis plus qu'à 10 km d'El Chalten, le vent redouble de violence, et je songe sérieusement à planter la tente, même si prés du but. Mais je m'entête, et arrive finalement en ville, à 8 heure du soir, alors qu'il fait nuit noire. Le village, niché au pied du Fitz Roy, est "protégé" du vent par de hautes parois verticales qui s'élèvent en cercle autour de lui.




Les premiers jours à El Chalten ne sont guère enthousiasmants. D'une part j'apprends que le dernier bateau qui mène au Chili via le laggo O'higgins (et que j'avais vraiment envie de prendre) est parti le jour même de mon arrivée. D'autre part le temps est excécrable, avec une pluie froide et un vent incroyable. Le village en lui meme ressemble a une ébauche de ville touristique. Construit en 1985 pour palier a un probleme frontalier avec le Chili, ce qui était il y a peu un hameau perdu est en bonne voie pour devenir une nouvelle El Calafate dans quelques années. Actuellement on a environ 1/3 de maisons, 1/3 d'hôtels et restaurants, et 1/3 de bâtiments en chantiers (et qui feront 2/3 d'hôtels et restaurants, a n'en pas douter!).
On s'y sent tout de même bien isolés du reste du monde. Bien qu'internet vienne de faire son apparition en ville (mais bonjour la connection..tu emmènes un bouquin avec toi en attendant le chargement...), l'électricité est toujours produite par un groupe électrogène (qui dévore 250 litres d'essence de l'heure!), et les coupures de courant ne sont pas rares.




Le 4ème jour, enfin, le soleil brille. Allez hop je file faire une grosse ballade, en compagnie d'un Allemand trés sympa, Felix. Le Fitz Roy reste caché la plupart du temps derrière un voile de nuages, mais on peut admirer quelques autres sommets impressionants situés non loin. Et puis il y a de nouveau les forêts de lengäs et ñires, dont je suis completement fan! Les derniers 500 mètres du sentier sont bien escarpés, et le sol est recouvert d'un manteau de neige sacrément épais. Comme nous sommes les premiers randonneurs a passer ici depuis 4 jours, le terrain est vierge, et c'est ton serviteur qui servira de chef de cordée, ouvrant la voie aux gus qui nous suivent. Je ne te cache pas que j'avais parfois un peu les chocottes, en pensant aux trous qui auraient pu être dissimulés sous la neige...
On arrive finalement en haut, trempés de neige et de sueur, mais vite sechés par les rafales de vent les plus fortes que je n'ai jamais vues. Ca devait souffler a quoi...150-200 km/h? Une rafale particulierement féroce nous a tous jetés en l'air puis plaqués au sol... Strike! Incroyable! On redescend super contents, en balancant des boules de neige sur les autres randonneurs que l'on croise (ce qui nous rends encore plus contents, tu l'auras deviné!).




Voila pour El Chalten. Un seul jour de rando sur 4 passés ici, c'est peu, et bien que le parc soit vraiment magnifique, je garde pour le moment une préférence pour les Torres del Paine. Ne pouvant pas gagner le Chili d'ici, il me faut passer la frontière a Chile Chico, a 550 km au nord. Mais 550 km sur une portion non asphaltée de la routa 40, peut-être enneigée, et trés certainement déserte (vu que la route est fermée aux bus). Autant dire que c'est pas vraiment la joie. Je vais donc tricher un peu et prendre un bus qui fait le grand tour pour ralier la frontière en 2 jours. Ca me permettra peut être de rattraper le Hubert au Chili, qui trace comme une fusée, le fou!

Sur ce, je te souhaite une bonne nuit. A la prochaine!